"Le temps des crises économiques et financières: comment les gérer ?"
Petit-déjeuner débat autour de Jean Claude Trichet, Président de la Banque centrale européenne (2003-2011) Ancien gouverneur de la Banque de France (1993-2003)
Date : Vendredi 08 février 2019
Lieu : Restaurant du Sénat (Salon pourpre), 15ter rue de Vaugirard, 75005 Paris
Horaires : Accueil à partir de 08h00
Résumé de l'intervention
L’Euro, le Brexit, les leçons de la crise…
L’Euro est mal perçu en grande partie en raison des messages négatifs, propagés par les média anglo saxons.
Les succès de l’Euro ne sont pas perçus et cette monnaie est souvent considérée comme « médiocre », alors que son usage international s’est très vite répandu et que l’Euro est aujourd’hui une monnaie de paiement très largement reconnue. (Dollar = 40%, Euro= 31%° ;
Il convient de noter l’importance du soutien populaire à cette monnaie, y compris au travers de difficultés importantes récentes rencontrées par certains pays de la zone (Grèce, Italie…).
75% des européens approuvent son existence. 19 pays sont aujourd’hui dans la zone Euro, contre 15 avant la crise de 2008.
Il y a une dimension historique unique dans la création de l’Euro.
La croissance économique de l’Europe est identique à celle des Etats-Unis depuis la création de l’Euro. Cependant la monnaie unique ne peut pas, à elle seule, permettre à tous les pays de la zone considérée de connaître une convergence dans la croissance économique.
Il est à noter que les différences de croissance entre les différents états qui constituent les Etats-Unis sont supérieures aux différences de croissance entre les différents pays de l’Union européenne.
L’Union européenne, dans sa construction, n’est pas achevée. Aussi convient-il d’avoir une vision à plus long terme de l’Europe.
Il y a, certainement, nécessité à mettre en place un « ministère de l’économie de la zone euro ».
Il existe, en effet, des risques de difficultés certaines en cas de conflit entre le parlement européen et les différents parlements des pays qui la constitue.
Il y a nécessité d’une « requalification démocratique » de l’Europe face aux mouvements populistes, par nature « anti-européen ».
De façon étonnante, « l’Eurobaromètre » pointe un paradoxe dans les pays de l’Union : une montée des populismes mais pas de rejet de l’Europe.
Dans ce contexte, avec le « choix » du Brexit, l’Angleterre apparaît comme « à part »… ce retournement de situation est à mettre en lien avec la vague populiste qui touche l’Europe.
Quelles sont les solutions possibles ?
- Un « Hard Brexit », dont le coût serait énorme pour l’Angleterre et pour l’Europe,
- L’acceptation par l’Angleterre du compromis proposé… un souhait !
- L’acceptation de repousser l’échéance de l’article 50 (problème du « backstop » irlandais).
Les incertitudes restent grandes !